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effrayée que se laissant tomber sur mon lit, elle ne put achever sa phrase. Je la priai d’aller se reposer, et elle se retira. Le médecin qui paroissoit inquiet de mon état, ordonna que ma tranquillité fût respectée. Je demandai en quoi consistoit mon accident. Le chirurgien me répondit gravement que j’avois une horrible contusion à la tête. Je me ressouvins d’avoir entendu parler d’une commotion au cerveau comme d’un mal très-dangereux ; mais n’en ayant pas une idée précise, mon ignorance augmenta ma crainte. Cette vie qui, un moment auparavant m’étoit tellement insuportable que j’allois la quitter volontairement, me devenoit précieuse, maintenant qu’elle étoit en danger ; et j’y tenois d’autant plus, que je voyois dans ceux qui m’entouroient le désir d’être debarassés de moi.