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demandoit pardon, et tour-à-tour prioit pour moi, et se maudissoit elle-même.

Les tendres sentimens de cette pauvre femme me touchèrent plus que je ne l’avois jamais été ; elle me paroissoit être la seule personne sur la terre qui prît quelque soin de moi, et malgré les préjugés que me donnoit l’habitude contre son langage et ses manières, elle fit naître en moi le plus vif intérêt et la plus douce reconnoissance. Ma bonne femme, lui dis-je, je veux absolument faire quelque chose pour vous ; demandez moi ce que vous voudrez.

— Ah ! vivez, vivez ; c’est tout ce que je désire, c’est le seul plaisir que vous puissiez me faire sur la terre. Jusqu’à ce que vous soyez parfaitement rétabli, laissez-moi veiller à vos