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— Pour l’amour de Dieu ! laissez-moi entrer dans cette chambre s’il y est.

— Entrez, et restez-là tandis que j’irai faire un tour jusqu’à la maison.

Le domestique partit, et ma vieille nourrice en me voyant, s’abandonna au transport de la plus vive douleur. Je ne compris pas ce qu’elle disoit, son idiome m’étoit étranger ; mais ses accens sortoient de son cœur, et ils arrivèrent jusqu’au mien. Elle s’inclina vers moi, et je sentis ses larmes couler sur mon front, je ne pus m’empêcher de lui dire tout bas : ne pleurez pas ; je vis encore.

Il est vivant ! s’écria-t-elle, et elle se précipita à genoux pour rendre grace à dieu, me prodiguant tous les noms qu’une nourrice tendre a coutume de donner à son enfant, elle me