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cependant j’ai constamment été dans une situation très-propre à me corrompre, car je n’ai pas formé un vœu qui n’ait été satisfait, à l’exception du vif désir que j’aurois de voir M. Devereux et Lady Géraldine venir partager le bonheur qu’ils ont les premiers préparé. Ce sont eux qui ont réveillé mon esprit affaissé, qui m’ont fait sentir que j’avois un cœur, et que j’étois digne de me donner à moi-même un caractère. La perte de ma fortune acheva mon éducation en me forçant à travailler et à chercher en moi un appui. Ma passion pour la charmante Cécilia me soutint pendant le cours de mes longs et pénibles travaux ; heureusement mon mariage m’a obligé à m’adonner aux devoirs de ma profession, et ces devoirs font une partie de mon bonheur domestique.