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veloppée d’une mantille rouge. Dès qu’elle m’aperçut, elle se leva ; et, me tendant les bras, elle s’écria, avec l’accent irlandois :

« Oh ciel ! est-ce bien vous que je vois ? »

Surpris à cet aspect et à ce cri, mon cheval se cabra : je priai cette femme de s’écarter de mon chemin.

— Le ciel répande sur vous ses bénédictions ! C’est moi qui suis la nourrice qui vous a allaité, tandis que vous étiez en Irlande. Combien il y a de temps que je désire de vous voir ! dit-elle, en joignant ses mains, et se tenant toujours assise au milieu de la porte, sans prendre garde à mon cheval, que je poussois en avant.

— Bonne femme, ôtez-vous de mon passage, ou je crains que vous ne soyez heurtée.