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active. Ils déclarèrent que je ne pourrois jamais supporter le travail que comporte l’état auquel je me destinois. Leurs prophéties ne me découragèrent point. Je savois qu’ils ne me connoissoient pas, et je me sentois des moyens et un caractère qu’ils étoient incapables d’apprécier ; leur mépris servit plutôt à relever mon esprit qu’à l’abattre, et je payai leur pitié d’une pitié plus sincère que celle dont ils me gratifioient. Leur genre de vie m’étoit connu, leurs peines et leurs plaisirs ne m’étoient pas étrangers ; je pouvois comparer l’ennui dont j’avois été accablé durant mon brillant vagabondage avec la douce satisfaction que je goûtois au sein de mes honorables et intéressantes études. Dans certains momens, il est vrai, j’eus la foiblesse d’accuser trop sévèrement