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leur société me fut aussi agréable qu’utile. Ils m’indiquèrent les moyens les plus sûrs et les plus abrégés pour me préparer à l’état que je voulois embrasser ; ils me firent part de ce que l’expérience leur avoit appris sur l’art de distinguer parmi tant d’exemples et de lois anciennes ce qu’il y avoit de bon et d’inutile ; ils m’instruisirent dans la méthode ainsi que dans l’analyse ; ils me procurèrent enfin tous les avantages dont manquent les étudians solitaires, et dont la privation fait si souvent regarder la jurisprudence comme un abyme sans fond. Quand je me vis entouré de livres, étudiant la nuit et le jour, je ne pus pas croire que je fusse le même homme ; j’avois de la peine à m’imaginer que peu de mois auparavant, une demi-heure d’application m’accabloit ; et que je consu-