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venu que l’ennui en étoit la véritable cause : et d’ailleurs ne le prouva-t-il pas, en proposant une récompense pour celui qui inventeroit un nouveau plaisir. Je rends graces au ciel de ne m’avoir pas fait naître empereur ; car je serois infailliblement devenu un monstre. Quoique né sans aucun penchant pour la cruauté, je crois que je n’eusse pu m’abstenir de chercher, par des actes de barbarie, à me procurer quelques émotions : heureusement je n’étois que comte et épicurien. L’abus des jouissances de la table dérangea ma santé ; j’eus besoin d’un violent exercice pour contre-balancer les effets de mon intempérance. J’avois pour maxime, qu’on ne pouvoit pas boire trop, pourvu qu’on fît du mouvement en proportion. Je tuai[1]

  1. Ce n’est pas moi cependant qui pariai