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vertir que j’avois dans ma chambre à coucher un grand feu qui sans doute vaudroit mieux que les cendres sur lesquelles je me tenois penché. Je me laissai donc conduire dans ma chambre à coucher, et je repris auprès de ma cheminée l’attitude que je venois déjà de garder si long-temps.

« Monsieur, vous allez brûler vos bottes, me dit prudemment l’hôtesse qui, après m’avoir souhaité une bonne nuit, rentra dans la chambre, pour me recommander de bien couvrir mon feu avant de me mettre au lit. Abandonné à mes propres réflexions, j’avoue que la tristesse s’empara de moi. Je réfléchis sur mon ignorance totale des affaires les plus simples de la vie ; et mon découragement ne faisoit que s’accroître, quand je considérois combien peu j’étois