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demande pardon. Je vous serois obligé si vous vouliez me monter un peu d’eau chaude pour que je me rase. »

C’étoit une chose toute nouvelle pour moi d’être sans domestiques ; mais quand j’y fus forcé, je vis que je faisois admirablement bien seul ce que j’avois cru jusqu’alors ne pouvoir faire qu’à l’aide de quelqu’un. Dès que j’eus voyagé deux jours sans valets, je fus étonné ensuite d’avoir pu voyager avec eux. Une fois je me surpris me gourmandant moi-même en disant : « Cet étourdi a oublié mon bonnet de nuit. » Pendant quelque temps je fus sujet à me tromper sur ma propre identité ; mes anciennes habitudes se reproduisoient au milieu de celles que j’allois contracter ; et quand je prenois le ton impérieux de l’ancien comte de Glenthorn, on me regardoit comme un fou ; et moi,