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et puni ; je disputai d’adresse avec mes concurrens, et bientôt je fus au moins de leur force, je devins un parfait épicurien ; je me fis gloire de cette qualité, et je la soutins d’autant mieux que cela ne demandoit aucun travail d’esprit, et que c’étoit à la mode. Je ne pouvois cependant manger autant que mes rivaux ; j’en entendis un s’écrier après un immense repas : « Pourquoi ma digestion n’obéit-elle pas à la vivacité de mon appétit ! » Pour ne point paroître exagérer, je ne rapporterai point les prodiges que j’ai vu opérer par ces héros de la table. Après ce que j’ai vu, sans parler de mes propres exploits, je crois tout ce qu’on a raconté de la capacité de l’estomac humain. J’ajoute foi au récit que madame de Bavière fait d’un dîner de Louis XIV. « Quatre assiettes de