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prit ne fut pas assez tranquille pour se livrer à la réflexion. J’étois comme plongé dans un rêve, et je pouvois à peine croire à la réalité des événemens qui s’étoient si rapidement suivis. Le soir, je m’arrêtai à une auberge où je n’étois pas connu, et n’ayant ni suivans ni un équipage assez brillant pour en imposer aux aubergistes, je sentis sur-le-champ la révolution qui s’étoit opérée dans ma fortune ; mais je n’en fus point humilié. Je me figurai que je voyageois incognito. Je me décidai à me mettre au lit sans valet de chambre, et je dormis profondément, car une grande fatigue de corps et d’esprit m’avoient rendu le sommeil fort nécessaire.