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sont point inaccessibles aux pauvres ; s’il ne leur en échoit qu’une légère portion, ils la savourent avec une vivacité que ne connut jamais l’opulence blâsée. Ces vérités, toutes triviales qu’elles sont, me parurent nouvelles, quand ma propre expérience me les fit apercevoir.

Pendant tout le mois que j’avois donné à mon frère de lait pour faire ses réflexions, j’eus le loisir de philosopher, et mon intelligence fit de rapides progrès. Je prévoyois que Christy se décideroit à devenir comte de Glenthorn, quoique le bon sens lui eût démontré, qu’avec ses habitudes et son éducation, il seroit plus heureux en travaillant à sa forge qu’en faisant le seigneur dans un château. L’idée de perdre mon rang et ma fortune ne m’effrayoit point ; la générosité de ma con-