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ne fût très-fier de vous ressembler en quelque point.

« — Je vous remercie de votre obligeance ; mais franchement, voudriez-vous être à ma place ? Voudriez-vous en changer avec moi ?

— À votre place, Milord ! Non, décidément, je ne le voudrois pas, et c’est la vérité pure ; et, je puis le dire sans vous offenser. De quoi manqué-je dans le monde ? J’ai une bonne mère, une bonne femme, des enfans que j’aime, une agréable chaumière, quelques prés pour y faire paître ma vache, du travail pour chaque jour, sans que personne me commande, par-dessus tout, la santé ; qu’aurois-je de plus si demain je devenois un lord ? Certainement ma femme ne deviendra jamais une dame, car alors que ferois-je d’elle ? J’aurois le malheur de voir