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noncer à la propriété d’un bien qui m’auroit coûté des remords. Je fus d’autant plus porté à cet acte de justice, que je sentois qu’on ne pouvoit m’y contraindre. Le moment où je pris cette résolution vertueuse fut le plus heureux que j’eusse passé jusqu’alors ; je me sentis délivré d’un accablant fardeau ; l’avenir s’offrit à moi brillant de gloire et de prospérité ; et le sentiment de ma courageuse intégrité m’éleva tellement dans ma propre opinion, que je regardai d’un œil de dédain le rang, les titres et la fortune. J’ordonnai qu’on fît venir sur-le-champ Christy O’Donoghoe auprès de moi. Mon domestique alla le chercher aussitôt ; mais l’impatience me faisoit trouver le temps d’une longueur extrême ; je parcourois ma chambre à grands pas. Je venois de