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beauté quelconque, mais dont la fortune figurât dans la sixième colonne. Mes dispositions ne furent pas plutôt connues, que les amis d’une héritière qui n’étoit pas fâchée d’acheter une couronne de comte, décidèrent un engagement entre nous. Ma femme eut dans son trousseau cent robes toutes plus belles les unes que les autres, et auxquelles avoient travaillé les plus habiles faiseuses de l’Angleterre et de la France réunies. La plus simple de ces robes, si je m’en souviens bien, coûtait cinquante guinées. On en admira une, surtout, estimée cinq cents livres sterling ; les juges compétens assuroient qu’elle étoit achetée à très-bon marché, puisque la dentelle en étoit si magnifique qu’aucune femme de Nabab n’en avoit promené une pareille, dans la poussière de Londres.