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Je passai au milieu de tous ces discoureurs, portant de l’eau et du pain au détenu. M. M’Léod me vit et me suivit.

Milord, je veux vous escorter ; un rat enfermé est un animal dangereux.

Je le remerciai et j’y consentis. Mais la précaution étoit inutile. Quand nous ouvrîmes la porte, nous vîmes le coupable abîmé dans les remords ; il se précipita sur ses genoux et nous demanda grâce de la manière la plus abjecte. De la fenêtre de sa prison, qui donnoit sur la cour, il en avoit assez entendu pour deviner ce qui étoit arrivé. Son aspect me causa du dégoût. Quand je lui eus remis sa nourriture, il m’embrassa les genoux en poussant des hurlemens lamentables, M. M’Léod indigné m’en débarrassa en le repoussant, et ferma la porte sur lui.