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à leur tête, cela fût infailliblement arrivé, comme je l’ai su depuis ; mais il étoit si calme, si ponctuel, qu’il contint leur impatience, en déclarant que, dût-il attendre même passé minuit, il resteroit jusqu’à ce que le signal convenu fût donné. Enfin je vis sortir un homme de la caverne ; je m’assis à ma place accoutumée, et je me mis à bâiller le plus naturellement que je pus. Selon mon usage, je traçai des figures sur le sable avec le bout de ma canne, observant du coin de l’œil l’ombre de l’homme, qui se dessinoit sur l’eau à mesure qu’il avançoit. Il étoit enveloppé d’une grande redingotte de laine, il passa derrière moi et alla jusqu’au détour de la route, regardant comme un homme qui cherche quelqu’un ! je savois parfaitement bien quel étoit celui qu’il cherchoit.