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M. M’Léod écouta patiemment et me répondit : « Si vous regardez comme un mal nécessaire l’infidélité des gens qui vous entourent, je ne vous ferai aucune objection ; seulement, si quelque vol vient à ma connoissance, je prendrai la liberté de m’y opposer, ou du moins je résignerai ma fonction à un de ces hommes qui saura mieux jouer le rôle du chien qui prétend garder le dîner de son maître. »

La sévère intégrité de cet homme, son obstination à défendre mes intérêts me donnèrent à la fois de l’humeur et commandèrent mon estime. Après deux minutes de silence je le rappelai au moment où il alloit sortir.

« Eh bien ! que dois-je faire, M. M’Léod ? Que me conseillez-vous ? Ne me faites pas une de ces réponses laconiques, mais parlez-moi en ami ; vous savez