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écervelés. Je ne courois pas le risque de dire ce que je n’avois pas vu.

Pour ce qui regarde la manière de vivre des Irlandais, les jouissances et les peines de leur vie domestique ; leur désir plus ou moins vif d’améliorer leur condition ; la proportion donnée entre la population et la quantité de terre cultivée ; la différence existante entre les bénéfices de l’agriculteur et ceux de l’artisan ; le rapport du prix de la journée avec celui des denrées : toutes ces questions étoient étrangères à mes idées, et, à cette époque de ma vie, absolument au-dessus de la sphère de mon intelligence. J’avois voyagé en Angleterre, sans y faire une seule remarque relative aux différens degrés d’industrie et de civilisation que me présentoit ce royaume. En effet, il ne m’étoit jamais venu