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traité. Ceux qui auparavant avoient été mes ennemis, maintenant divisés entr’eux, s’empressoient de m’assurer que personnellement ils m’avoient toujours aimé, mais qu’ils avoient été forcés de dissimuler leurs sentimens. Chacun se disculpoit et rejetoit la faute sur un autre. On cherchoit à se rapprocher de moi, on professoit pour ma personne un entier dévouement. Ma popularité, mon pouvoir, ma prospérité étoient au comble : malheureusement pour moi, mes revers n’avoient pas duré assez long-temps pour former et pour mûrir mon caractère. Un mélange d’orgueil et de générosité m’avoit stimulé un moment ; mon esprit étant dépourvu de culture, j’avois cédé à la noble impulsion du moment bien plus qu’aux conseils de la raison, et cependant