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yeux, et de reconnoître qu’il falloit absolument que je prisse une part active aux affaires, pour justifier de ma loyauté, et dissiper les préjugés qui régnoient sur mon compte. Quoique je persistasse toujours dans mon incrédulité relativement à la grandeur du péril, je me mis en mesure de défendre mon caractère plutôt que les intérêts de ma nation. Combien peu d’hommes agissent d’après des motifs purs et vraiment patriotiques ! À cette époque je me mis donc en mouvement, et mon énergie me guérit de l’ennui. Contre cette dernière maladie, je ne connois pas de meilleure recette que l’esprit de parti, et c’est sans doute une des raisons pour laquelle tant de gens s’y livrent avec fureur. Toutes mes passions étoient exaltées ; mon corps et mon esprit tenus dans une