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mais mes domestiques anglais en furent tellement alarmés, qu’ils me quittèrent tous à la fois ; rien ne put les déterminer à prolonger leur séjour en Irlande. Je fus même privé de mon valet de chambre, et cette perte eût été sensible pour moi qui savois si peu me servir moi-même, si ce valet n’eût été remplacé par un Irlandais à moitié fou, appelé Joe Kelly qui s’impatronisa auprès de moi par un mélange de gaieté et de simplicité, et par la complaisance avec laquelle il souffroit qu’on se moquât de lui ; car à l’imitation de lady Géraldine, il me fallut aussi un plastron. Je me souviens qu’il se fit remarquer de moi, pour la première fois, par une réponse fort étrange à une question des plus simples. « N’entends-je pas quelque bruit ? lui dis-je. Oh ! ce n’est