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trompez pas vous-même. De mon côté je ne ferai rien pour entretenir votre erreur. Je connois mon cœur, il est incapable de changer. Mon amour a pour base une estime réfléchie ; l’homme auquel je suis attachée ne doit mes sentimens qu’à la parfaite connoissance que j’ai de sa conduite et de ses principes. Aucun autre, quelles que soient d’ailleurs ses qualités, n’aura cet avantage à mes yeux. Et quand je dis que je n’ai que peu d’espoir de me voir unie à lui, je ne prétends pas assurer que tout changement qui pourroit rendre mon penchant et mon devoir compatibles, soit absolument hors de probabilité. Je sais que sans espérance l’amour ne peut pas long-temps durer. Le langage que je vous parle n’a rien de romanesque. Tout ce que vous dites de l’effet du temps et des assi-