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j’allois me décider à la fatale déclaration, quand une réflexion m’arrêta. Je puis, me dis-je, aller aussi passer l’hiver à Dublin, et si l’automne n’a point amorti ma passion, il sera temps encore de la faire connoître. Ce fut à ce dernier parti que je m’arrêtai. Délivré des tourmens de l’incertitude, j’attendis avec tranquillité ce jour si redouté des amans, le jour de la séparation. Je sentois que l’habitude de vivre avec cette femme aimable avoit presqu’identifié ma manière de penser et la sienne, et je trouvois la force de mon intelligence accrue et fortifiée. Je craignois bien moins le départ de lady Géraldine que le retour de l’ennui.

Dans cette disposition d’esprit, je parcourois un matin les bosquets du château avec lady Géraldine, lors-