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sonne et surtout à son sexe ; elle ne s’abaissoit jamais à les demander ou à en remercier comme d’une faveur ; s’ils lui étoient refusés elle ne voyoit dans cet oubli qu’une impolitesse, et non point un outrage. Sans jamais se choquer des préférences accordées à d’autres femmes, elle se permettoit quelquefois de rire du mauvais goût de certains hommes, et voyoit avec une indifférence mêlée de pitié, les vœux qu’ils adressoient à des êtres qui n’en étoient pas dignes. Indulgente envers ses compagnes, elle suportoit leurs petites prétentions sans les partager ou les combattre, et ne montroit jamais sa supériorité, que lorsqu’il étoit question de tonner contre le vice ou la bassesse. C’étoit une jouissance flatteuse pour mon amour-propre de me voir distingué