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de ma paresse, il me répondit en termes généraux :

Il est difficile de bien juger la force des qualités d’un esprit quelconque ; il se montre si différent dans les différentes circonstances ! on ne peut pas plus connoître un homme plongé dans l’ignorance, qu’une plante cachée dans les ténèbres. Un naturaliste de mes amis me dit qu’un jour il avoit cru découvrir une plante nouvelle qui croissoit au fond d’une mine. C’étoit la sauge commune, mais tellement altérée et dégénérée qu’elle en étoit méconnoissable. Il la planta en pleine terre et au soleil, et bientôt elle reprit sa véritable forme et son vrai caractère.

M. Devereux excitoit mon esprit sans le fatiguer, et je n’étois pas assez amoureux pour être jaloux. Je me