croire que je m’étois complètement trompé. M. Devereux passoit ses journées entières enfermé dans son appartement, où il se livroit, je crois, à l’étude de la langue persanne. Il ne me parloit que de l’espoir qu’il avoit d’être placé dans l’Inde par la protection de milord O’Toole. Le temps qu’il ne donnoit pas à l’étude, il l’employoit à parler botanique ou minéralogie avec le chapelain de milord. Je ne pouvois lui envier ce nouveau genre de vie ; lady Géraldine sembloit n’y pas faire attention. Quand ils se rencontroient, ce qui étoit fort rare, elle lui montroit une froideur mêlée de fierté, à laquelle il répondoit par des manières calmes et respectueuses ; elle étoit d’une gaîté vive, mais inégale et quelquefois forcée ; il étoit plus sérieux, mais aussi d’une hu-
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