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ment en faveur de la pauvre miss Tracey.

— Mais, ma chère Géraldine, cela commence à me faire de la peine ; cela va aussi trop loin. Si son cœur alloit s’engager ! Je ne puis vraiment pas en rire ; en vérité, je crains qu’elle ne soit éprise de cet odieux arpenteur !

— Mais, ma chère Clémentine, ce qui me fait de la peine à moi, c’est de vous entendre dire des choses si puériles. Un cœur engagé ! Une femme éprise ! Vous parlez de l’amour comme si c’étoit le plus grand malheur du monde. La grande chute que feroit là miss Tracey ! elle ne peut pas être toujours dans les nues comme vous. Soyez sûre que de nos jours, peu de femmes habitent cette région ; et la raison en est bonne, c’est que l’on n’y rencontre point d’hommes.