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ne me parut pas une affectation. Elle étoit vraiment éloquente, et cependant ses gestes étoient comme nécessaires, pour exprimer complètement ses idées. Sa manière me sembloit étrangère ; sans être française, je trouvois qu’elle en approchoit beaucoup. Cherchant à l’expliquer et à la bien comprendre, je donnai une attention particulière à tout ce qu’elle disoit ; le moindre de ses discours me rappeloit le mot de charmant, de séduisant, d’enchanteur. Enfin, je résolus de détourner mes yeux et de ne point l’écouter ; j’étois bien décidé à ne point aimer ; l’idée d’un second mariage m’épouvantoit. Je me retirai auprès d’une croisée, et je me mis à considérer paisiblement une pièce d’eau. On annonça le dîner ; j’observai que lady Kildangan travailloit à me