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que c’est un péché, et un grand crime, comme le disoit ma mère, de se marier quand on n’a rien, et de vouloir établir un ménage ainsi qu’a fait le méchant qui vous a ruiné.

— C’est bien vrai, dit le jeune homme, en poussant un profond soupir ; mais le temps le corrigera, il faut l’espérer, avec l’aide de Dieu.

Je sortis de cette misérable chaumière, pénétré d’admiration pour la vertu de ceux qui l’habitoient. J’engageai la jeune fille à venir le lendemain chercher le mouchoir de soie, que son pauvre frère m’avoit chargé de lui remettre. À mesure que je connoissois davantage l’intérieur de cette famille, je concevois pour elle des sentimens d’une plus grande bienveillance. Le vieux Noonan avoit été autrefois un