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ment de quelle manière il est mort.

Je saisis ce moment pour raconter les circonstances de la mort de Michel Noonan ; et quand je parlai de la dernière demande qu’il m’avoit adressée relativement à la demi-guinée et au mouchoir de soie, ils en furent tous tellement touchés qu’ils oublièrent entièrement la lettre-de-change de dix guinées que j’aperçus dans la poussière sous les pieds du vieillard, qui, les yeux fixés sur le don touchant de son pauvre Michel, s’écrioit : Le cher enfant ! c’est là tout ce qu’il possédoit sur la terre. Que Dieu le bénisse ! il étoit bien étourdi ! mais personne n’aima mieux ses parens que lui.

Je n’ai vu nulle part la tendresse filiale poussée à un plus haut point qu’en Irlande. Un Irlandais a beau s’é-