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ne veux pas m’opposer à sa fortune ; qui m’eût dit que je verrois Ody sergent ! Allons, mon cher Ody, te voilà le protecteur de ta famille ; fais honneur à la recommandation de Milord ; que le seigneur le bénisse en récompense ; car la première fois que je l’ai vu, je me suis bien aperçu qu’il avoit un cœur compatissant.

Je ne prétends pas que ce fût une très-bonne action de procurer un poste de sergent à un homme à qui je ne connoissois d’autre mérite que celui d’être le fils de ma nourrice. Je ne pouvois cependant m’empêcher de penser avec quelque satisfaction à cet acte de bienveillance. Quoique fort peu accoutumé à réfléchir sur mes sensations, je commençai à soupçonner que le plaisir de faire du bien valoit celui que procure la possession