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n’eusse jamais cru qu’elle pût contenir toute cette population. Je demandai si Ellinor étoit à la maison ; mais les aboiemens du chien, les cris des dindons, des poules et des coqs, les importunités des mendians, ne me laissoient pas l’espérance de me faire jamais entendre. Quand la jeune fille avec sa fourche fut venue à bout de leur imposer silence, elle répondit qu’Ellinor O’donoghoe étoit sortie un moment pour aller cueillir des patates ; elle courut la chercher, après avoir averti les garçons qui étoient restés à fumer dans l’intérieur, de venir recevoir Milord. En effet, ils se baissèrent sous la porte pour pouvoir sortir, et ne furent pas plutôt relevés qu’ils me dirent combien ils étoient fiers de me voir dans mon royaume. Je leur demandai s’ils étoient tous fils d’Ellinor.

Oui, Milord, me répondit l’un d’eux.