Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/146

Cette page a été validée par deux contributeurs.

erreur dans les comptes de M. M’Léod. Il étoit bien clair que c’étoit un tout autre homme que Crawley ; mais résolu à croire qu’un homme d’affaires ne pouvoit pas absolument être honnête, j’en conclus que, si mon agent ne me voloit pas, il cherchoit du moins à empiéter sur mon pouvoir ; et dès ce moment je me persuadai que le zèle apparent qu’il montroit dans l’administration de mes biens, n’avoit pour motif qu’un grand désir d’obtenir du crédit, et la coupable volonté de me dépouiller du mien.

Je me souviens que vers ce temps je fus singulièrement inquiété par une lettre que M. M’Léod reçut en ma présence, et dont il ne me lut qu’une partie ; je n’eus pas de repos qu’il ne me l’eût communiquée tout entière. Je vis combien ma curiosité étoit fon-