seroit désormais son premier ministre. Après cette déclaration vigoureuse, je ne pouvois plus m’abandonner à ma paresse habituelle ; la perfidie de Crawley avoit tellement choqué ma vanité et ma délicatesse, que j’étois résolu à montrer qu’on ne me duperoit pas deux fois.
Le jour convenu, lorsque M. M’Léod vint me présenter ses comptes, je m’assis d’un air important pour l’écouter, comme si toute ma vie je n’avois fait que m’occuper de mes affaires ; et, ce qui m’étonna moi-même, je parcourus tous ses papiers sans bâiller une seule fois. Pour un homme aussi novice que moi, je compris parfaitement en quoi consistoit une dette et une créance ; mais avec le plus grand désir de montrer ma science en fait de calcul, je ne pus découvrir la moindre