Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/136

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ils ne me laisseront pas faire ; entendez-vous ? n’oubliez pas.

Je le lui promis, et descendu au bas de l’escalier je n’y pensai plus.

Monsieur M’Léod, que je trouvai lisant les gazettes, me parut moins ému de mon arrivée que tous ceux que j’avois vus jusqu’alors. C’étoit un homme d’une structure robuste, droite ; ses traits étoient prononcés ; il régnoit un singulier calme sur toute sa personne. Il s’énonçoit avec une clarté parfaite, quoique son accent fût légèrement écossais. Il n’accompagnoit ses discours d’aucun geste, et conservoit toujours un sang-froid inaltérable. Il n’y avoit de mobile en lui, que ses yeux, mais ils étoient expressifs, et la raison y étoit peinte. Avare de paroles, il ne disoit rien qui n’allât à son but. Il me pressa d’examiner ses