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ils paroissoient des nains en comparaison de la hauteur de l’édifice. À la vivacité de leurs mouvemens, et à la confusion de leurs cris, on eût pensé que le château étoit en flammes. Tout ce travail avoit pour but d’abaisser le pont-levis. Lorsque je passois dessus, une fenêtre s’ouvrit, et une voix, que je reconnus pour être celle d’Ellinor, me cria : Prenez garde au grand trou qui est au milieu du pont.

Je passai sur ce pont caduc, et sous un arceau long et massif, au bout duquel on avoit allumé un fanal ; je me trouvai dans une place immense, qui formoit la cour du château. Au bruit qu’avoient fait les chevaux et mes équipages en traversant le pont, succéda celui d’une multitude de voix bizarres et étranges, dont les clameurs contrastoient singulièrement avec le si-