Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/121

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de passer une nuit dans une cabane enfumée, où le dernier de mes domestiques n’auroit pas voulu passer un quart d’heure ; mille fois je m’impatientai, et j’affirmai qu’il étoit impossible à un gentilhomme de voyager en Irlande. Eh bien ! je ne me souviens pas d’avoir fait un voyage où j’aie éprouvé moins d’ennui. Vingt fois par jour j’avois de l’humeur ; mais jamais je ne m’ennuyai moins, et je suis persuadé que ceux qui voyagent pour leur santé, ne retirent quelqu’avantage de leurs courses, que lorsqu’ils les exécutent au milieu des privations et des contrariétés. Quand on est obligé d’employer ses forces, de faire usage de ses membres, on est moins disposé à penser à ses nerfs. Aussi, c’est le voyage d’Irlande, plutôt que celui de tout autre pays, que je recommanderois à