Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.

je fus contraint aussi d’être spectateur de cette bataille entre le postillon et son cheval.

« Il n’y a pas de danger, répétoit Paddy, je vous réponds qu’il ira. Ah ! Knockecroghery, tu crois avoir affaire à un sot, mais je te ferai voir que tu te trompes. »

Après cette déclaration de guerre, Paddy fouetta, Knockecroghery rua, et Paddy, sans s’apercevoir du danger, se tenoit à la portée des ruades, levant tantôt une jambe, tantôt une autre, suivant qu’il voyoit son ennemi remuer le pied gauche ou le pied droit. Ce fut un miracle qu’il pût en échapper ; avec ce mélange de témérité et de présence d’esprit que nous prîmes tour-à-tour pour de la folie et de l’héroïsme, glorieux de son danger, et assuré du triomphe,