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partis de Dublin ; je fus de nouveau surpris agréablement de la variété des points de vue, et de la beauté des routes. Mon ignorance m’avoit laissé croire qu’à peine en Irlande il existoit un arbre, et que les chemins y étoient impraticables. Toujours prompt à me laisser aller à ma crédulité, je me persuadai de l’opinion diamétralement opposée ; je m’imaginai que nous devions voyager aussi vite que sur la route de Bath, et je me mis en tête de franchir en deux jours une distance qui en exigeoit le double. Semblable à tous ceux qui n’ont rien à faire nulle part, j’étois dans une prodigieuse impatience de quitter un endroit pour un autre ; et j’étois possédé de la noble ambition de faire le plus de chemin possible dans le moins de temps donné. Je voyageois dans une