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une ville, qui selon moi, ne pouvoit rien offrir de curieux à un homme qui connoissoit Londres. En me promenant dans les rues, j’aperçus pourtant quelques édifices que je ne m’attendois pas à voir en Irlande, j’eus souvent aussi l’occasion d’appliquer l’observation qu’on m’avoit faite à l’hôtel ; je remarquai des bâtimens commencés avec un luxe sans pareil, et terminés d’une manière misérable ; je fus frappé d’un bizarre mélange de bon et de mauvais goût. Quoique mon intelligence fût extrêmement peu cultivée, j’étois frappé de la singularité de ces contrastes : de toutes mes facultés, le goût étoit celle qui s’étoit le plus développée, parce que j’avois pu l’exercer sans prendre beaucoup de peine.

Impatient de voir mon château, je