Page:Edgeworth - L Absent tome 3.djvu/156

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

parfaitement la profession militaire. Conseilleriez-vous à un jeune homme — je ne parlerai pas de moi, parce qu’on juge mieux par des vues générales, que par un cas particulier — conseilleriez-vous aujourd’hui à un jeune homme d’entrer dans l’armée ? »

Le comte garda un moment le silence, puis il répliqua : « dès que vous me demandez sérieusement mon opinion, je dois mettre de côté toute prévention, et tâcher de m’expliquer avec impartialité. Entrer aujourd’hui dans l’armée, milord, est, suivant moi, la chose la plus absurde et la plus basse, ou la plus sage et la plus noble qu’un jeune homme puisse faire. Entrer dans l’armée avec l’espoir d’échapper à la nécessité d’acquérir des connaissances, de l’instruction, de la moralité ; (je ne cours point de risques, milord, à vous dire ces choses-là ;) y entrer, dans l’es-