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faire à ces sots ; écoutez les sottises que je leur fais répéter comme des choses spirituelles. » Une fois, un de ses amis hasarda de lui témoigner la crainte que ce qu’elle avait dit, ne fût trop fort. « Était-ce trop fort ? tant mieux, j’aime à montrer ma force ; malheur aux faibles. » Une autre fois, on lui dit que quelques personnes qui étaient en visite chez elle, avaient remarqué qu’elle bâillait, « Ai-je bâillé ? J’en suis fort aise ; c’est ce qui les a fait s’en aller. Si cela n’eût pas suffi, j’aurais dormi. J’ai été impolie, dites-vous ? ils se garderont de s’en plaindre : ce serait avouer que je ne les ai pas crus dignes d’être mieux traités. Les barbares ! ne sommes-nous pas les Anglais civilisés, venus ici pour leur enseigner le bon ton et les belles manières ? Quiconque ne s’y conforme pas et ne prête pas serment d’allégeance,