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beauté du site, et fut charmé de l’aspect de ces lieux ; tous les souvenirs de son enfance, toutes les espérances patriotiques de son âge plus avancé, émurent son cœur, en approchant du rivage de sa terre natale. Mais à peine eut-il mis le pied sur cette terre, que ses idées prirent un autre cours ; et si son cœur se gonfla, ce ne fut plus de joie et de plaisir, car il se vit tout à coup environné, assailli par un essaim de mendians et de harpies, dont la figure et le ton lui parurent tout-à-fait étranges. Les uns lui demandaient la charité, les autres s’emparaient de son bagage, en lui criant : « Ne vous inquiétez pas ! ne craignez rien. » On se battit alors dans le canot et sur le rivage, à qui aurait les sacs et les paquets. C’était un combat amphibie, une bataille sur mer et sur terre à la fois, car les combattans avaient un pied dans l’eau et l’autre sur la rive, et on s’arracha