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moment, à l’autre extrémité de la cour, un homme qui ressemblait bien un peu à un fat de Bondstreet, mais nullement à un homme comme il faut, et qui criait d’un ton de maître : « Le barouche de M. Mordicai ! » Le barouche parut, et cet homme y montait, quand lord Colambre prit la liberté de le retenir ; et, montrant les débris du curricle de M. Berryl qui étaient dans la cour, il énuméra les plaintes de son ami, et en appela à la justice et à la conscience de M. Mordicai, d’une manière qu’il croyait irrésistible, ne connaissant pas l’homme auquel il avait affaire. M. Mordicai, debout, conservait une physionomie immobile. En effet, il semblait qu’il n’y eût pas un muscle dans son visage ; en sorte qu’avec ce qu’on appelle de beaux traits, il avait quelque chose de choquant et tout-à-fait contre nature dans sa figure. Quand enfin il tourna ses yeux et ouvrit la bouche, il