Page:Edgeworth - L Absent tome 1.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.

préhension, toutes les fois qu’elle ouvrait la bouche, que quelque perfide a ou e, un r trop fort, un maudit h aspiré ou non aspiré, ne la fît reconnaître pour irlandaise. Mistriss Dareville, en la contrefaisant, avait peut-être un peu exagéré ; mais l’imitation avait été cependant assez exacte pour frapper désagréablement lord Colambre. Il avait eu, pour la première fois, occasion de juger du cas que faisaient de sa mère et de sa famille quelques-unes de ces personnes donnant le ton, dont sa mère lui avait tant parlé dans ses lettres, et dont elle fréquentait la société, ou plutôt qui l’admettaient dans leurs parties. Il vit que cette lâcheté avec laquelle elle reniait, abjurait et dénigrait son pays, ne lui avait valu que le ridicule et le mépris. Il aimait sa mère ; il s’efforçait de se cacher à lui-même ses défauts et ses faibles, et il ne pouvait souffrir quicon-