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une âme forte, et elle était capable d’envisager avec fermeté la vérité. Environnée, comme elle l’avait été, de tous les moyens de se satisfaire, que peuvent procurer la richesse et la flatterie, elle avait découvert de bonne heure ce que bien des gens, dans la même situation, ne reconnaissent qu’à un âge avancé ; elle savait que les plaisirs purement personnels peuvent bien nous rendre incapables de contribuer au bonheur des autres, mais qu’ils ne nous rendent pas heureux. Méprisant les flatteurs, elle avait résolu de se faire des amis, et de prendre pour cela le seul moyen qui fût sûr, celui de les mériter. Son père avait acquis et réalisé une immense fortune, par une grande puissance de calcul, et par sa continuelle application ; les facultés qu’elle avait reçues ou apprises de son père, elle en fit usage dans un champ plus vaste. Il s’était borné à des spécu-