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ter sa clef à sa maîtresse et de lui exposer ses craintes.

« Je n’ai pas à me plaindre de t’avoir confié la clef, répondit Mme Churchill. Tu es un brave et digne garçon. Mon frère doit venir aujourd’hui, je le consulterai, et nous verrons ensuite ce qu’il y aura à faire. »

Le soir venu, M. Spencer rencontra Franklin sur l’escalier, lui prit affectueusement la main, et lui dit :

« C’est moi, maintenant, qui suis ton obligé, puisque tu as sauvé la fortune et peut-être la vie de ma sœur.

— Je n’ai fait que mon devoir, répondit Franklin avec modestie.

— Veux-tu aller au spectacle ce soir ?

— Oh ? monsieur, ce serait avec beaucoup de plaisir. »

M. Spencer entra ensuite dans l’appartement ; il examina avec soin la dépense, il trouva le panier rempli d’argenterie, plus loin des ballots, des paquets contenant tout ce que Mme Churchill avait de précieux, et, pour éviter tout soupçon, rien dans la chambre des deux malfaiteurs qui pût faire supposer qu’ils étaient de connivence avec ceux du dehors.

« Voyez donc, s’écria Mlle Pamfret, les beaux habits de Tirebouchon et les superbes cravates de