Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sant pour ta maîtresse ; cherche à obliger les autres domestiques, et je puis t’assurer que tu n’auras pas lieu de t’en repentir. Mme Churchill est une fort bonne maîtresse, et, si tu suis mes conseils, tu réussiras à la satisfaire.

— Ah ! je n’en doute pas.

— Et, quelque chose qui t’arrive, compte sur moi comme sur ton meilleur ami.

— Vous êtes bien bon, monsieur ! je vous remercie. »

Et Franklin ne put ajouter un seul mot, tant il était ému au souvenir des bontés que son maître n’avait cessé d’avoir pour lui.

« Donne-moi une bougie pour cacheter cette lettre. »

Franklin alluma un flambeau ; puis, lorsque M. Spencer lui remit la lettre :

« Puis-je espérer, dit-il, que vous me permettrez de venir vous voir quelquefois ?

— Certainement, mon enfant ; toutes les fois que ta maîtresse le voudra bien, je me ferai un plaisir de te recevoir : et, si parfois tu épreuves quelque contrariété, viens te confier à moi. J’ai déjà parlé de toi. J’ai fait ton éloge comme tu le mérites. Va, mon enfant, et montre que je suis encore resté au-dessous de la vérité. »

Franklin laissa couler des larmes sur ses joues ; et après avoir, à deux ou trois reprises, exprimé